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Bienvenue dans "1le20nouveau". Le levain (le20), bien connu des boulangers, sert à la fabrication du pain. Selon Le Petit Robert, il signifie aussi "ce qui est capable d'exciter, d'aviver les sentiments, les passions, les idées - et l'action.".

vendredi 11 mai 2012

Quand le saphir rime avec « donner congé aux locataires ordinaires », attention…


Nous avons dit dans le dernier article que les sri lankais acheteurs de saphir dans la ville d’Ambatondrazaka cherchent à tout prix une maison ou une pièce à louer afin de la transformer en un salon d’attente et de réception des chanceux explorateurs. Il est clair qu’ils paient beaucoup plus que les locataires ordinaires. Si la location mensuelle d’une petite pièce de 4 x 4 coûte ordinairement autour de 40.000 ariary, les sri lankais osent faire un contrat de bail de trois mois à plus de 200.000 ariary par mois, outre les travaux de réfection. Si vous étiez à la place des locateurs, ne seriez-vous pas tentés de donner congé à vos locataires ordinaires et mettre les pièces jusque-là louées par ces derniers à la disposition de ceux qui paient plus ? C’est bien logique dans la loi du commerce…
Mais lorsque le profit prend le dessus, que se passe-t-il ? C’est ce que les malgaches appellent « Nahita ny akanga tsara soratra ka nanary ny akoho taman-trano », qui signifie littéralement : on s’est débarrassé de la poule de la maison car on a trouvé beau le plumage d’une pintade. On préfère ainsi la pintade à la poule accoutumée de la maison. 40.000 ariary, c’est vraiment peu par rapport à 200.000 ariary. J’aurai évidemment roulé pour la plus grande somme, mais je préfère me retenir… Un jour, j’ai demandé à un monsieur responsable d’un cyber pourquoi ils n’ont pas fait louer leur boutique. Il m’a sagement répondu : « Ce n’est qu’éphémère… Nous avons choisi de continuer malgré le peu de rentabilité ! » A une mère de famille s’adresse l’appel pressant de l’une de ses filles : « gardez-vous de prendre congé de nos locataires, même si ces derniers venus ont plus de possibilité ! ». Cet appel est d’une formidable humanité. Imaginez un peu que vous avez loué un local pour y travailler (multiservice : photocopie, saisie, impression) depuis un certain temps, tout à coup, le locateur vous dit : « j’ai besoin tout de suite de cette pièce, je vous prie de vous déménager ailleurs ». Et là, vous restez bouche bée, sans savoir où aller… A la fin, faute de local, vous ne pouvez pas travailler : une mort lente !
L’argent n’est jamais amer, mais l’être humain est une richesse extraordinaire…

samedi 5 mai 2012

Quand le cher saphir dicte ses règles, …


Le District d’Ambatondrazaka, ces derniers temps, devient un centre d’attraction pas seulement pour des malgaches mais aussi pour des étrangers : on a découvert du saphir dans une commune rurale dudit district… Je ne suis pas allé voir ce qui se passe dans la carrière, mais j’ai vu et rencontré des gens qui revenaient : les mains bredouilles et fatigués. J’ai aussi trouvé plein de gens qui partaient (une journée ou demi-journée de voyage en train ou en tracteur ou en auto, deux jours et demi de marche à pieds traversant forêts et montagnes, fleuve et marécages), espérant trouver quelque chose afin d’améliorer le niveau de vie…
Ce qui m’a frappé le plus, c’est le changement inattendu dans la ville d’Ambatondrazaka. Les quincailleries sont bien fréquentées des asiatiques (des sri lankais) acheteurs du fameux saphir : ils y viennent pour se procurer des interrupteurs, des fils et des attache-fils, de la peinture et des pinceaux, des balatums, des sacs de ciments. Au lieu de s’installer dans les hôtels, ils ont préféré louer des pièces en tout premier plan qu’ils font réparer et repeindre. C’est là qu’ils attendent et reçoivent les chanceux explorateurs. Des boutiques, des bars et certaines localités de multiservice sont temporairement fermés. Des propriétaires de maisons ont mis leurs propres maisons à la disposition de ces affairistes asiatiques. Loués par ces derniers, ces pièces ou maisons sont transformées en des salons d’attente et de réception. Le saphir, c’est de l’argent. Et tout cela, pour avoir un peu plus d’argent ! Les recettes journalières des restos et gargotes augmentent… Des petits boulots (maçonnerie, lessive, ménage,…) se font jour. Pour finir, il faut s’attendre à un autre boulot : le plus vieux métier du monde… A votre avis, lequel sera le moins difficile : trouver une maison à louer ou trouver des filles pour ce vieux métier ? J’espère que les étudiantes ne se fassent pas piéger !

dimanche 1 avril 2012

Elle s'appelait 'Sitrakin'Ny Avo'!

Elle était née le 31 Août 2010 : un mois avant, son père a fini les deux années de formation à l’académie militaire d’Antsirabe. Elle s’est éteinte le 21 Mars 2012 vers midi à Tananarive, alors que son père continue sa formation à Dakar en Sénégal. Son existence terrestre semble un pur rêve. Elle a eu une malformation congénitale au niveau du thorax : elle respirait difficilement, son petit cœur devait battre fort pour récupérer ce que les poumons ne pouvaient plus faire. Sérum et oxygène : elle les a connus les six derniers jours de sa vie. Elle en a tellement souffert que, étant encore consciente, elle voulait ôter la tige d’oxygène de son petit nez et arracher le cathéter de son avant-bras qui commençait à gonfler, comme si elle voulait transmettre à ceux qui la soignaient que ces moyens ne servent plus à grand-chose qu’il faut s’en débarrasser. Maintes fois, sa température descendait jusqu’à 34°, son cœur était sur le point de ne plus battre : les médecins et les infirmiers ont tout fait pour la ramener à la vie, mais on ne pouvait pas la tenir pour longtemps… C’est ce qui est voulu par le Très-Haut.
Ses parents lui ont donné le nom « Sitrakin’Ny Avo ». Ils ont cru que Dieu ait bien voulu la venue de cette enfant au monde, dans leur foyer… Ce n’est pas que sa venue au monde qui est voulue par Dieu, mais elle-même. Elle a trouvé grâce aux yeux du Seigneur. Voici ce qu’en dit le livre de la Sagesse : « devenue agréable à Dieu, elle a été aimée… Parvenue à la perfection en peu de temps, elle a atteint la plénitude d’une longue vie. Son âme a plu au Seigneur et c’est pourquoi elle s’est hâtée de sortir d’un milieu pervers. » (Sg.4,10a.14a). Le programme de Dieu sur chacun de nous est en quelque sorte inscrit dans le nom qu’on nous fait porter : souvent, nous en sommes peu conscients. Chers parents, veuillez consulter et écouter Dieu avant de donner un nom à vos enfants !
Ceux qui ont vu « Sitrakin’Ny Avo » à l’hôpital ont eu le cœur brisé : elle souffrait tant. Tout a changé quand elle a rendu son âme. On la voyait souriante et en paix : elle ressemblait à un enfant en profond sommeil. Son père, ne pouvant pas venir à Madagascar, voyait via skype son corps inerte : il a été frappé par la beauté de sa fille. Sa tantine en Italie n’a pas pu se taire : « Oh, quanto è bellissima la bimba ! ». Est beau ce qui est voulu par Dieu : bien que cela se présente insupportable aux yeux des hommes ! Telle séparation est toujours dure à accepter : ses parents auraient bien voulu qu’elle restât encore en vie des dizaines d’années après leurs propres disparutions. Les choses sont allées à l’envers… Il est de notre droit de désirer vivement quelque chose, mais un seul Etre peut disposer. « Gloria Mundi » : si elle restait en vie, son père lui aurait donné ce nom… Vous savez pourquoi ? Beaucoup de gens se sont accourus pour lui apporter les soins qu’il fallait.
Béni soit le Nom du Seigneur !

Qui agit selon la vérité ne se soucie pas de ce que les autres vont dire.

Joseph, dans sa toute première décision comme dans celle qui vient après l’intervention de l’ange de Dieu, ne se posa point la question « qu’en diront les autres ? ». Il a décidé en toute liberté sans avoir songé à l’opinion des gens. C’est la vérité qui l’a poussé. Il sait ce qui est juste, et il a résolu de le faire. Sa résolution de répudier Marie secrètement ne l’aurait pas laissé tranquille. Marie serait devenue objet d’une enquête de la part des autorités d’alors : qui aurait pu croire à ce qu’elle racontait ? Etant l’unique personne capable de prendre fait et cause pour Marie, Joseph aurait été aussi le premier suspect dans tout cela, et on l’aurait inculpé. Il n’avait pas peur : il aurait dit la vérité, non pour se disculper mais pour protéger Marie.
En acceptant l’invitation divine, Joseph semblait cacher la vérité : l’enfant que Marie porte dans ses entrailles n’est pas de lui. Nous savons bien que, plus tard, tout le monde croyait que Jésus était son fils. Imaginons sa réaction, au plus profond de son cœur, quand des gens sont venus les voir et lui parlaient de ce « son fils ». Peut-être, y aurait-il eu un genre de révolte silencieuse… A mon avis, cela n’avait pas eu lieu : à cause de sa justice, il a entièrement embrassé la volonté divine, il a agi comme s’il était vraiment le père de cet enfant… Humainement parlant, ce fait est inhabituel : on accepte facilement un enfant issu d’un autre couple, quand on ne peut pas en avoir. Joseph et Marie aurait pu avoir leur propre enfant, et voilà tout d’un coup, un autre « père » intervint. Ce n’est pas du tout juste… Qui ont pris connaissance que Jésus n’était pas fils de Joseph, l’auraient réprouvé d’avoir pris Marie chez lui. Ce n’était pas sa préoccupation. Sa position nous rappelle la réponse de Jésus à Jean Baptiste lors de son Baptême :  «Laisse faire maintenant: c'est ainsi qu'il nous convient d'accomplir toute justice.» (Mt 3,15). Il s’agit d’une justice  qui dépasse le cadre habituel, qui permet d’accomplir toute justice qui consiste à “sauver son peuple de ses péchés” (Mt 1,21).
Il nous arrive souvent d’abandonner notre conviction personnelle basée sur la vérité, car nous avons peur du jugement de nos contemporains, de nos collègues, etc . La vérité et la justice ne sont pas toujours démocratiques.

vendredi 9 mars 2012

Quand les femmes se vengent de leurs maris, les enfants en paient souvent le prix !



J’en ai entendu parler, mais j’ai eu du mal à le croire. Des mères  ont jeté  leurs enfants dans un fleuve, d’autres les ont étranglés ou poignardés, et d’autres encore les ont abandonnés pour aller avec un autre homme. Tout cela, pour se venger de leurs maris ! Je note que l’infidélité du mari n’en est pas la seule raison : il peut y en avoir mille. Ce sont des faits réels. Mais moi qui ai une confiance absolue en la bonté maternelle, ne pouvais pas les tenir pour vrais.
Un cas en Europe très médiatisé au début de ce siècle m’a beaucoup touché. Une bonne mère de famille – une bonne chrétienne disait-on, a tué son enfant : on ne savait pas comment elle l’a tué, mais on a vu que le carrelage a été soigneusement nettoyé : il y avait eu du sang. Devant les enquêteurs et juges, la femme n’a jamais avoué. Des psychologues et psychiatres sont intervenus, pour voir s’il lui est arrivé un genre de raptus… La fin : elle a été inculpée par le tribunal, et devait passer des années en prison.
Voici un autre cas où il y a moins de violence… Une femme, mère de famille, s’en prenait à son mari, sans lui rien dire pourtant. Le mari, ne voulant pas la choquer après avoir tout tenté, a décidé de dormir dans une autre chambre. En pleine nuit, l’enfant est tombé du lit : le père entendant le bruit, a couru pour voir ce qui s’est passé. La mère qui était tout près de l’enfant restait indifférente, comme si rien n’était arrivé… Si tribunal il y avait, elle serait coupable de non-assistance de personne en danger !
Si ces femmes avaient eu le courage de dire ouvertement et avec charité à leurs maris ce qu’elles ne supportent pas d’eux, ces choses ne seraient pas advenues. Le chemin du dialogue…  La foi a ses mots à dire dans telles situations. Si ces femmes avaient su pardonner de tout cœur à leurs maris, ces enfants n’auraient pas succombé. Le chemin du pardon... Le pardon n’est pas une vertu des faibles : au contraire, ce sont les forts qui savent pardonner, à l’instar de Dieu !  Les faibles cultivent la rancune, qui tôt ou tard, finira par s’exploser. Qui préfèrent la voie du silence, sans entreprendre profondément le chemin du pardon, se feront piéger. Et qu’en est-il de l’amour ? « L’amour ne fait rien d'inconvenant, …, ne s'irrite pas, ne tient pas compte du mal… L’amour excuse tout, croit tout, espère tout, supporte tout. » (1Cor 13, 5…7)… Si on veut l’émancipation de la femme, ne serait-il pas juste et bon de l’aider à exprimer sans réserve ce qu’elle ressent en elle-même à son cher mari ? C’est un grand pas vers sa participation active dans la société. Offrons d’abord à toutes les femmes du monde la possibilité d’acquérir la liberté intérieure qui compte plus que l’émancipation actuellement prônée.
Pour finir, il faut dire que les hommes n’ont pas toujours raison. Si les femmes agissent de la sorte, c’est qu’ils en sont responsables d’une manière ou d’une autre. Examen de conscience s’impose !

lundi 5 mars 2012

Juste est celui qui agit selon la vérité: La justice de Joseph.


Mt 1,19 : VIwsh.f de. o` avnh.r auvth/j( di,kaioj w'n kai. mh. qe,lwn auvth.n deigmati,sai( evboulh,qh la,qra| avpolu/sai auvth,nÅ Mais Joseph son époux, étant juste et ne voulant pas la diffamer, résolut de la répudier secrètement.
Dans ce verset, Matthieu rapporte la résolution prise par Joseph lorsque Marie, sa fiancée, se trouva enceinte par l’action du Saint-Esprit (1,18). Joseph, comme tout juif, n’a d’autre solution que la répudier. Mais il préféra ne pas la diffamer selon l’usage d’alors. La raison semble claire: ne voulant pas celle-ci, il a choisi celle-là. Mais pourquoi Matthieu a-t-il inséré l’expression « étant (w'n) juste » et pourquoi l’a-t-il mise sur le même niveau que « ne voulant (qe,lwn) pas la diffamer »? (deux participes présents reliés par kai- et). Matthieu voulait-il insister sur ce en quoi consiste la justice de Joseph, introduisant ainsi la justice prêchée par Jésus à partir de Mt 5,20?
Juste envers Marie. Une sentence qui ne tient pas compte de la vérité des faits, n’est pas juste, et quiconque émet et fait exécuter une telle sentence ne l’est pas non plus. Quelle est la vérité dans le cas de Joseph? Marie est enceinte, et ce, par l’action du Saint-Esprit: Joseph le sait. Diffamer une femme déjà fiancée qui s’est couchée avec un autre homme est bien légal, et pourrait être « juste ». Inculper Marie qui n’a entrepris aucun acte adultère, serait un grave faux témoignage de la part de Joseph. Résolu de ne pas agir de la sorte, Joseph choisit le chemin de l’intégrité selon l’esprit du Psaume 15 (14). Ce choix arrange sa propre situation et non celle de Marie – heureusement, le tout se dénouera au verset 24. Ce qui est clair, c’est qu’il ne veut pas lui procurer du mal. Son amour pour elle en est une raison, mais il y a surtout sa justice.
Il y a donc une relation intrinsèque entre les deux expressions régies par les deux participes présents. La deuxième expression – ne voulant pas la diffamer, précise l’idée de la première – étant un homme juste. Dans ce cas, la conjonction kai a une valeur explicative. Si Joseph n’avait pas été juste, il aurait tenté de porter atteinte à l'honneur de Marie, et évidemment, il n’aurait pas décidé de la répudier secrètement.
Juste aux yeux de Dieu. Si Marie avait été un objet matériel, Dieu l’aurait prise de force de la main de Joseph. Et Joseph, ne pouvant rien contre Dieu, s’en serait pris à Marie, en la diffamant... La résolution de Joseph reflète celle d’un sage qui sait s’effacer quand un autre plus grand que lui entre en scène. Il ne s’agit pas de résignation, mais d’un pur consentement. Nous retrouvons ici la fameuse expression de Job: « Le SEIGNEUR a donné, le SEIGNEUR a ôté: Que le nom du SEIGNEUR soit béni! » (Jb 1,21). Joseph n’a pas considéré Marie comme sa propriété exclusive: Dieu peut la prendre quand et comment Il le veut, Il est dans son droit. Laisser Marie entre les mains de Dieu n’est autre que Lui remettre ce qui Lui revient. Celui qui agit ainsi est juste. Cela nous rappelle le récit d’Abraham lorsque Dieu lui demandait de sacrifier Isaac son fils unique (Gn 22,1-18): il a été retenu juste par son obéissance.
La justice de Joseph s’enracine dans sa relation avec Dieu: Il n’a pas jugé Dieu injuste. Joseph a décidé de ne faire aucun mal à Marie, car il n’a rien à objecter sur l’intervention de Dieu en elle… Dieu a raison, Marie n’est pas coupable: Joseph est juste. Et nous savons comment la péricope se termine : heureux mariage!